Depuis 2019, Perm&change est devenu un des projets récurrents du Programme Récreactive de Mediaquart’.

Après une expérience pilote réussie à Ndiaganiao (mettre lien fb) soutenue par Génération Climat, l’équipe vient de signer un nouveau partenariat à Kaolack (mettre lien fb). L’occasion de vous présenter plus en détail l’origine, les ambitions et les motivations de ce projet coopératif. 

En automne 2017, alors en visite au lycée agricole de Rethel (lien) dans le cadre de ses études, Elsa, responsable du programme d’échange à Mediaquart, rencontre Mr Sagana Fall, directeur d’une école élémentaire au Sénégal, venu se renseigner sur l’organisation interne et les pratiques du lycée, notamment la permaculture (lien). De leurs discussions naît l’idée d’aménager un jardin permacole dans la cour d’école, permettant de créer un lieu d’apprentissage et de découverte.

En 2018, l’équipe Mediaquart se rend sur place avec Amadou Sanokho de Jokko et Pape Gueye de Slowfood Sénégal pour étudier le terrain. Lors de leur visite, ils rencontrent le directeur de la coopérative et des agriculteurs, qui leur expliquent leurs difficultés actuelles (appauvrissement de la terre, mauvaise récolte) auxquelles ils souhaitent trouver une solution durable et efficace. 

Ces différentes étapes ont poussé à la création du projet Perm&Change, décliné en 3 volets indépendants mais complémentaires :  

Sensibiliser les enfants par la création d’un jardin permacole dans les écoles 

L’importance de la transmission des pratiques et savoir-faire nous a poussé à nous tourner vers les écoles, lieu d’apprentissage des travailleurs et citoyens de demain. En accord avec les professeurs et parents d’élèves, il nous est apparu nécessaire et pertinent de les sensibiliser à ces enjeux et problématiques par la création d’un jardin permacole, entretenu par les élèves.

En plus de sa vertu éducative, la production du jardin procure des aliments frais et sains pour les déjeuners des enfants et, si besoin, un revenu complémentaire à l’école, par la vente du surplus, afin de financer l’entretien de l’école et d’activités extra-scolaires.

Soutenir les agriculteurs par la formation à la transition agro-écologique

Dans les villages les plus isolés, l’économie repose principalement sur l’agriculture et particulièrement le maraîchage, l’aviculture et l’élevage. En échangeant avec des agriculteurs, nous avons réalisé que beaucoup d’entre eux souffraient d’une diminution de leurs récoltes, aussi bien en quantité qu’en qualité, qui impacte considérablement leurs revenus et leur santé.   

En étudiant le contexte, nous avons réalisé que le recours aux pesticides, aux engrais chimiques et semences hybrides (lien article Auriane) ont progressivement appauvrit les terres et favorisé l’expansion de phénomènes naturels comme la mouche blanche ou les nématodes (peut être lien pour expliquer ?).

Pour inverser cette tendance, nous avons proposé un modèle permettant de ré-enrichir la terre, améliorer la biodiversité tout en étant économiquement supportable par les agriculteurs. La permaculture (lien) s’est alors imposé, avec l’idée qu’il fallait du temps mais aussi des formations et du soutien, notamment pour trouver et préserver de nouvelles semences. 

Enrichir la connaissance et l’expérience par l’échange local et international

Perm&change a réalisé également l’importance du partage de savoir et d’expériences, que ce soit entre différents villages, régions ou pays. Nous voulons permettre à des jeunes de se mobiliser, leur donner l’envie et les moyens de s’investir pour leur avenir. 

A ce jour, des rencontres virtuelles enrichissantes et productives ont été organisées entre les élèves du lycée de Rethel, les jeunes de notre programme Cultiv’Acteurs (lien), les volontaires internationaux de Where Be Dragon.

En effet, partir à la découverte de nouvelles pratiques, de méthodes d’organisation et de fonctionnement, permet d’approfondir sa réflexion, prendre du recul mais aussi gagner du temps et mettre en place des solutions pratiques. Le but étant d’intégrer chaque structure dans un réseau plus large, celui de la communauté avec la coopérative agricole ou d’autres acteurs locaux par exemple, et les autres structures participantes au projet, pour que chacunes s'enrichissent mutuellement.

Au gré des projets, rencontres et échanges, l’objectif est d’étendre les activités proposées, en s’appuyant sur une gestion circulaire, permettant de réinvestir les sommes dégagées. Après une année à Ndiaganiao, les projets pour l’année prochaine sont désormais la création d’une cantine scolaire et la conception d’une banque de semences communautaires. Au long terme nous aimerions mettre en place des marché bio approvisionné par les agriculteurs et l’école. Un bel exemple d’une intégration réussie et encourageante, notamment pour notre nouveau projet à Kaolack, intégrant également un volet sportif afin de compléter l’apprentissage des enfants.

Retour sur les actions concrètes menées depuis 2018 au Sénégal : 

• Création de KeyHole Garden (lien vers l’article) (jardin potager circulaire, surélevé ayant dans sa zone centrale un composteur de déchets organiques) au sein de 5 écoles au Sénégal. 
• Organisation de 5 rendez-vous (virtuelles et physiques) entre étudiants de différents pays - France, Sénégal - pour une approche complète et une réflexion approfondie sur les enjeux et défis de la permaculture.
• Organisation de 3 journées de sensibilisation environnementale avec la présence des autorités locales
• Mise en place d’un système permacole évolutif au sein de l'école primaire de Mbalakhate à Ndiaganiao réunissant différents acteurs de la communauté.
• Création d'un Club Environnement avec 100 élèves, responsables de l’entretien du jardin de l’école de Mbalakhate
• Formation à la permaculture, théorie et pratique, de 50 agriculteurs et 70 élèves de la commune avec accent mis sur la gestion durable des ressources, le cycle de vie du sol, et le développement local. 
• Ensemencement de nouvelles graines paysannes bio, offertes par l'association Kokopelli